Hoshi no Suna ~ chapitre 10
Jan. 19th, 2008 10:26 am![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
J'ai désormais une idée un peu plus précise pour la structure de cette fic, qui devrait se finir d'ici trois ou quatre chapitres (yay!).
La chanson, c'est pour mon personnage. Désolée de te maltraiter autant, Mimi. Sincèrement.
Si tu cherches un abri
Inaccessible
Dis-toi qu'il n'est pas loin
Et qu'on y brille
A ton étoile
La chanson n'avait pas de mélodie. Les paroles n'avaient pas de sens.
Je ressemblais à une meuf.
-"C'est très normal, ça, que je porte une jupe?"
Le réalisateur me regarda comme si j'étais demeuré et que je lui avais demandé comment on faisait des bébés.
-"Vous n'êtes pas visualiste? me demanda-t-il.
-Ben...si.
-Et vous croyez que Mana s'en pose, des questions, quand il s'habille en gothic lolita? Concentrez-vous plutôt sur la prochaine prise au lieu de nous faire perdre du temps!" conclut-il sèchement.
Toute l'équipe se mit en place. Le clap annonça son charabia de chiffres, claqua l'ardoise, et je me mis à faire des bonds sur le mini-trampoline, fringué en jupe longue, débardeur et chapeau de cow-boy, tout en me promettant à l'avenir de surtout fermer ma gueule.
Je n'avais pas vu Kamui de la journée, et j'étais sûr qu'il ne préparait ni concert ni album. Je fis Mario sauter sur la plate-forme suivante pour cueillir l'étoile d'invincibilité et aller pourrir un champignon renégat à grands coups de blips. Kamui ne m'avait pas non plus fait l'amour, la veille au soir. Ça pouvait arriver, lorsqu'il était vraiment fatigué. Pas de quoi s'inquiéter. Sous ses briques flottantes, Mario perdit son invincibilité en clignotant, tandis qu'un autre champignon se dirigeait vers lui. J'appuyai sur le bouton "pause".
Je mis la manette de côté et me frotta les yeux avec les paumes. J'avais joué toute la journée, en l'attendant; j'en avais ma claque. Qu'est-ce qu'il foutait?
Il avait été bizarre, ces derniers jours. Sa musique, lorsqu'il l'avait pratiquée, avait sonné... désincarnée. Scolaire. Ses yeux avaient été souvent vitreux. Pas opaques, comme lorsqu'il réfléchissait à ses trucs improbables. Vitreux. Et la veille, il s'était couché beaucoup plus tôt que d'habitude, sans me toucher une seule fois.
J'entendis enfin coulisser les portes principales de la maison; je me mis debout comme un petit soldat. Il fit son entrée, accompagné d'un homme aux cheveux longs qui portait des lunettes noires. Kamui, lui, était vêtu entièrement de blanc. En-dehors des séances photo où il voulait paraître fragile, il n'en portait jamais, en principe, pas avec ses cheveux blonds. Il me regarda d'un air étrange, sans dire un mot. L'autre type ôta ses lunettes et me toisa des pieds à la tête. Je le dévisageai en retour. Ses lèvres avaient été refaites.
"Ah. Oui, dit le type en baissant les yeux, comme s'il ne pouvait souffrir de les poser plus longtemps sur moi. Kouji m'en avait parlé. Tu l'avais préparé depuis longtemps, non?"
Il ne prit pas la peine de voiler le dédain et l'amertume dans sa voix. Kamui eut l'air fatigué.
-"Passons à la pièce d'à côté, dit-il au type. Miyavi."
Je me tournai vers lui, prêt à suivre le mouvement.
Il choisit un boîtier de jeu vidéo et me le tendit: Tekken 4.
"Vous pouvez y jouer. N'hésitez pas à monter le volume au maximum."
Il ne me vouvoyait qu'en présence d'autres personnes. Les choses qu'il me murmurait au lit pendant qu'il me prenait avaient évidemment une tournure beaucoup plus familière.
Je plaçai le jeu dans la console et poussai le volume de la télé à fond comme il me l'avait dit, tout en ayant l'impression d'être un gosse dont les parents divorçaient. Je complétai rapidement le premier niveau et lorsque le niveau suivant se mit à charger, il y eut un moment de blanc au cours duquel j'entendis Kamui hurler:
"Ça n'a rien à voir avec sa mort, putain de manipulateur! Dis encore un mot à ce propos et je te tue!"
La réponse de l'homme n'était pas suffisamment audible pour que je la comprisse, néanmoins je pus percevoir son ton glacial. Suivirent de grands fracas de verre brisé.
Je me précipitai dans la pièce d'à côté en ouvrant les panneaux coulissants à toute volée: je trouvai Kamui pantelant, visiblement hors de lui, planté au beau milieu d'éclats de porcelaine, tandis que l'autre homme était tranquillement resté agenouillé sur le tatami, les mains posées sur les cuisses. Il se releva en prenant son temps et me désigna d'un geste raide:
-"Et ça? Ça n'a rien à voir, non plus?"
Kamui demeura silencieux. Leur échange de regards m'occultait complètement de la scène.
"Nous n'avons plus rien à nous dire." constata l'homme, et il sortit en évitant tout contact avec ma personne.
Une fois les lumières éteintes, Kamui vint s'allonger à mes côtés dans le lit. L'esprit absent, il hasarda sa main sur le bas de mon ventre. Cette caresse me rendit heureux: il n'était pas suffisamment fâché contre moi pour ne plus vouloir me toucher à nouveau.
-"C'était Mana, dit-il en ne s'adressant à personne en particulier, le visage plongé dans l'obscurité. Il traça du doigt l'os saillant de ma hanche; je me mis à trembler.
"C'est la fin de Malice Mizer, poursuivit-il, sans une once d'émotion dans la voix. Je ne voulais pas ça."
Je tressaillis. Il m'embrassa. Sa langue alla chercher la mienne pour la soumettre avant qu'elle ne s'agitât en vain à poser des questions inutiles. Je m'en moquais. J'entourai sa nuque de mes bras. Je soulevai mon bassin pour presser mon sexe contre sa main qui hésitait encore à me caresser franchement. Elle n'en fit guère plus, malgré l'évidence de mon excitation. Inquiet, je rompis notre baiser, cherchant l'expression de son visage. Seule l'ombre me rendit mon regard.
"Je veux te regarder faire." dit-il de cette même voix blanche et inexpressive.
Il se dégagea doucement de mon étreinte et je sentis s'éloigner la chaleur de son corps. Je n'osai plus le regarder. J'avançai une main tremblante vers mon membre raidi, m'en saisis et le branlai sans autre forme de procès. Ça ressemblait, un peu, à la première fois, sauf que...
Je retins mes gémissements. Je voulais entendre Kamui, ne serait-ce que sa respiration. Je m'en voulais de haleter si fort. Ça ne me dérangeait pas qu'il ne fît que regarder, mais je voulais le sentir près de moi. Je voulais le voir aussi. Voir son vrai visage, y lire le désir ou quoi que ce fût d'autre qu'il éprouvât pour moi, j'en avais besoin.
Sa main émergea de l'obscurité, les doigts tendus en avant. Elle se posa sur mon torse; ce simple contact me fit me caresser plus fort.
Elle remonta et attrapa ma gorge et serra. Je n'arrêtai pas de me masturber, je n'aurais arrêté pour rien au monde. Quoi qu'il te fasse, me répétai-je dans ma tête, quoi qu'il te fasse, laisse-le faire, surtout, laisse-le faire.
J'étais terrifié, j'allais mourir. Mais il fallait tenir bon. Je savais qu'il me mettait à l'épreuve. Ma poitrine me fit mal, l'orgasme montait, je perdis le contrôle de mes mouvements, la tête me tournait; je jouis. Au même moment, mon corps réagit par réflexe, et se rua brutalement pour échapper à la mort. La main ne résista même pas: elle lâcha ma gorge dès la première secousse et retourna à l'ombre. J'avalai une brusque et douloureuse goulée d'air; elle s'engouffra trop vite dans mes poumons et me fit tousser avec violence.
J'avais échoué. Je l'avais trahi.
Je m'assis au bord du lit en me massant la gorge. Les larmes vinrent d'elles-mêmes. J'eus à nouveau de la peine à déglutir et respirer: il fallait étouffer mes sanglots.
Je faillis bondir quand la lumière envahit soudain la pièce.
"Viens." dit Kamui avec un visage grave, le visage de Kamui.
Il me tira à lui. Je me pelotonnai contre son corps, sentant à nouveau sa chaleur, ce qui me fit pleurer de plus belle, sans vergogne.
-"On pourrait, hoquetai-je. Si tu veux... si tu veux, tu peux encore me...
-Shhh."
Il embrassa mon front puis lécha son majeur et l'introduisit en moi, pour commencer à me préparer à la pénétration.
Comme je l'appris plus tard, Kami, le batteur de Malice Mizer, avait été incinéré ce jour-là.
Il se trouvait aussi que ce jour, par pur hasard, coïncidait avec la sortie de mon premier single.
La chanson, c'est pour mon personnage. Désolée de te maltraiter autant, Mimi. Sincèrement.
Si tu cherches un abri
Inaccessible
Dis-toi qu'il n'est pas loin
Et qu'on y brille
A ton étoile
Noir Désir
La chanson n'avait pas de mélodie. Les paroles n'avaient pas de sens.
Je ressemblais à une meuf.
-"C'est très normal, ça, que je porte une jupe?"
Le réalisateur me regarda comme si j'étais demeuré et que je lui avais demandé comment on faisait des bébés.
-"Vous n'êtes pas visualiste? me demanda-t-il.
-Ben...si.
-Et vous croyez que Mana s'en pose, des questions, quand il s'habille en gothic lolita? Concentrez-vous plutôt sur la prochaine prise au lieu de nous faire perdre du temps!" conclut-il sèchement.
Toute l'équipe se mit en place. Le clap annonça son charabia de chiffres, claqua l'ardoise, et je me mis à faire des bonds sur le mini-trampoline, fringué en jupe longue, débardeur et chapeau de cow-boy, tout en me promettant à l'avenir de surtout fermer ma gueule.
Je n'avais pas vu Kamui de la journée, et j'étais sûr qu'il ne préparait ni concert ni album. Je fis Mario sauter sur la plate-forme suivante pour cueillir l'étoile d'invincibilité et aller pourrir un champignon renégat à grands coups de blips. Kamui ne m'avait pas non plus fait l'amour, la veille au soir. Ça pouvait arriver, lorsqu'il était vraiment fatigué. Pas de quoi s'inquiéter. Sous ses briques flottantes, Mario perdit son invincibilité en clignotant, tandis qu'un autre champignon se dirigeait vers lui. J'appuyai sur le bouton "pause".
Je mis la manette de côté et me frotta les yeux avec les paumes. J'avais joué toute la journée, en l'attendant; j'en avais ma claque. Qu'est-ce qu'il foutait?
Il avait été bizarre, ces derniers jours. Sa musique, lorsqu'il l'avait pratiquée, avait sonné... désincarnée. Scolaire. Ses yeux avaient été souvent vitreux. Pas opaques, comme lorsqu'il réfléchissait à ses trucs improbables. Vitreux. Et la veille, il s'était couché beaucoup plus tôt que d'habitude, sans me toucher une seule fois.
J'entendis enfin coulisser les portes principales de la maison; je me mis debout comme un petit soldat. Il fit son entrée, accompagné d'un homme aux cheveux longs qui portait des lunettes noires. Kamui, lui, était vêtu entièrement de blanc. En-dehors des séances photo où il voulait paraître fragile, il n'en portait jamais, en principe, pas avec ses cheveux blonds. Il me regarda d'un air étrange, sans dire un mot. L'autre type ôta ses lunettes et me toisa des pieds à la tête. Je le dévisageai en retour. Ses lèvres avaient été refaites.
"Ah. Oui, dit le type en baissant les yeux, comme s'il ne pouvait souffrir de les poser plus longtemps sur moi. Kouji m'en avait parlé. Tu l'avais préparé depuis longtemps, non?"
Il ne prit pas la peine de voiler le dédain et l'amertume dans sa voix. Kamui eut l'air fatigué.
-"Passons à la pièce d'à côté, dit-il au type. Miyavi."
Je me tournai vers lui, prêt à suivre le mouvement.
Il choisit un boîtier de jeu vidéo et me le tendit: Tekken 4.
"Vous pouvez y jouer. N'hésitez pas à monter le volume au maximum."
Il ne me vouvoyait qu'en présence d'autres personnes. Les choses qu'il me murmurait au lit pendant qu'il me prenait avaient évidemment une tournure beaucoup plus familière.
Je plaçai le jeu dans la console et poussai le volume de la télé à fond comme il me l'avait dit, tout en ayant l'impression d'être un gosse dont les parents divorçaient. Je complétai rapidement le premier niveau et lorsque le niveau suivant se mit à charger, il y eut un moment de blanc au cours duquel j'entendis Kamui hurler:
"Ça n'a rien à voir avec sa mort, putain de manipulateur! Dis encore un mot à ce propos et je te tue!"
La réponse de l'homme n'était pas suffisamment audible pour que je la comprisse, néanmoins je pus percevoir son ton glacial. Suivirent de grands fracas de verre brisé.
Je me précipitai dans la pièce d'à côté en ouvrant les panneaux coulissants à toute volée: je trouvai Kamui pantelant, visiblement hors de lui, planté au beau milieu d'éclats de porcelaine, tandis que l'autre homme était tranquillement resté agenouillé sur le tatami, les mains posées sur les cuisses. Il se releva en prenant son temps et me désigna d'un geste raide:
-"Et ça? Ça n'a rien à voir, non plus?"
Kamui demeura silencieux. Leur échange de regards m'occultait complètement de la scène.
"Nous n'avons plus rien à nous dire." constata l'homme, et il sortit en évitant tout contact avec ma personne.
Une fois les lumières éteintes, Kamui vint s'allonger à mes côtés dans le lit. L'esprit absent, il hasarda sa main sur le bas de mon ventre. Cette caresse me rendit heureux: il n'était pas suffisamment fâché contre moi pour ne plus vouloir me toucher à nouveau.
-"C'était Mana, dit-il en ne s'adressant à personne en particulier, le visage plongé dans l'obscurité. Il traça du doigt l'os saillant de ma hanche; je me mis à trembler.
"C'est la fin de Malice Mizer, poursuivit-il, sans une once d'émotion dans la voix. Je ne voulais pas ça."
Je tressaillis. Il m'embrassa. Sa langue alla chercher la mienne pour la soumettre avant qu'elle ne s'agitât en vain à poser des questions inutiles. Je m'en moquais. J'entourai sa nuque de mes bras. Je soulevai mon bassin pour presser mon sexe contre sa main qui hésitait encore à me caresser franchement. Elle n'en fit guère plus, malgré l'évidence de mon excitation. Inquiet, je rompis notre baiser, cherchant l'expression de son visage. Seule l'ombre me rendit mon regard.
"Je veux te regarder faire." dit-il de cette même voix blanche et inexpressive.
Il se dégagea doucement de mon étreinte et je sentis s'éloigner la chaleur de son corps. Je n'osai plus le regarder. J'avançai une main tremblante vers mon membre raidi, m'en saisis et le branlai sans autre forme de procès. Ça ressemblait, un peu, à la première fois, sauf que...
Je retins mes gémissements. Je voulais entendre Kamui, ne serait-ce que sa respiration. Je m'en voulais de haleter si fort. Ça ne me dérangeait pas qu'il ne fît que regarder, mais je voulais le sentir près de moi. Je voulais le voir aussi. Voir son vrai visage, y lire le désir ou quoi que ce fût d'autre qu'il éprouvât pour moi, j'en avais besoin.
Sa main émergea de l'obscurité, les doigts tendus en avant. Elle se posa sur mon torse; ce simple contact me fit me caresser plus fort.
Elle remonta et attrapa ma gorge et serra. Je n'arrêtai pas de me masturber, je n'aurais arrêté pour rien au monde. Quoi qu'il te fasse, me répétai-je dans ma tête, quoi qu'il te fasse, laisse-le faire, surtout, laisse-le faire.
J'étais terrifié, j'allais mourir. Mais il fallait tenir bon. Je savais qu'il me mettait à l'épreuve. Ma poitrine me fit mal, l'orgasme montait, je perdis le contrôle de mes mouvements, la tête me tournait; je jouis. Au même moment, mon corps réagit par réflexe, et se rua brutalement pour échapper à la mort. La main ne résista même pas: elle lâcha ma gorge dès la première secousse et retourna à l'ombre. J'avalai une brusque et douloureuse goulée d'air; elle s'engouffra trop vite dans mes poumons et me fit tousser avec violence.
J'avais échoué. Je l'avais trahi.
Je m'assis au bord du lit en me massant la gorge. Les larmes vinrent d'elles-mêmes. J'eus à nouveau de la peine à déglutir et respirer: il fallait étouffer mes sanglots.
Je faillis bondir quand la lumière envahit soudain la pièce.
"Viens." dit Kamui avec un visage grave, le visage de Kamui.
Il me tira à lui. Je me pelotonnai contre son corps, sentant à nouveau sa chaleur, ce qui me fit pleurer de plus belle, sans vergogne.
-"On pourrait, hoquetai-je. Si tu veux... si tu veux, tu peux encore me...
-Shhh."
Il embrassa mon front puis lécha son majeur et l'introduisit en moi, pour commencer à me préparer à la pénétration.
Comme je l'appris plus tard, Kami, le batteur de Malice Mizer, avait été incinéré ce jour-là.
Il se trouvait aussi que ce jour, par pur hasard, coïncidait avec la sortie de mon premier single.
no subject
Date: 2008-01-19 04:49 pm (UTC)Lol, no big. I took so many languages in high school I ought to be able to at least read them...
O_O;;
-took French, German, and Russian; Spanish in second grade and is now teaching herself Japanese-
Strangely I can barely speak any language, even my own. XD